Demander à Günther

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À propos de :

Günther ANDERS

1 L’obsolescence de l’homme – Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle (1956), trad. Christophe David, éd. Ivrea et L’encyclopédie des nuisances 2001.

2 La menace nucléaire – Considérations radicales sur l’âge atomique (1981), trad. Christophe David, éd. du Rocher/Le Serpent à plumes 2006.

3 La Haine (1985), trad. Philippe Ivernel, éd. Payot & Rivages Poche, 2009.

4 Journaux de l’exil et du retour (1985), trad. Isabelle Kalinowski, éd. Fage 2012.

5 Nous, fils d’Eichmann, (1988), trad. Sabine Cornille et Philippe Ivernel, éd. Payot & Rivages Poche, 2003.

6 Hiroshima est partout (1995), trad. Denis Trierweiler, François Cazenave, Gabriel Rapaphaël Veyret, Ariel Morabia, éd. du Seuil 2008.

7 Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse? – Entretien avec Mathias Greffrath (2000), trad. Christophe David, éd. Allia, 2001.

8 L’obsolescence de l’homme – Tome II Sur la destruction de la vie à l’époque de la troisième révolution industrielle (2002), trad. Christophe David, éd. Fario 2011.

9 La bataille de cerises – Dialogues avec Hannah Arendt, suivi d’un essai de Christian Dries (2012), trad. Philippe Ivernel, éd. Payot & Rivages, 2013.

En italiques ci-dessous, ouvrages cités en chiffre gras suivi de la pagination

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Continue d’écrire ! Et à celui qui lira cela un jour : continue de lire !

Car seul ce qui est commun atteint au terrible.

(6,222)

D’autres exposent leur nom – William Faulkner ou Sandor Marai, par exemple – pas lui. Il en dispose très tôt, jeune dilettante si polygraphe qu’un Börsen-Courier des années 30 s’inquiète (7,36) de sortir la moitié de ses articles sous la seule signature de Günther Stern; “Appelez-moi autrement/anders” répond-il – l’histoire ne dit pas encore si le nom de Stern commençait à virer poussière d’étoile. Que va-t-on donc (se) demander à la lecture de cet anonymisé relatif ?

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À propos de:

Sandor MARAI

Le premier amour 1928 (PA)

Les révoltés 1930 (LR)

Les étrangers 1930 (LE)

Un chien de caractère 1932 (CH)

L’étrangère 1934 (LET)

Les confessions d’un bourgeois 1934 (C)

Divorce à Buda 1935 (D)

L’héritage d’Esther 1939 (H)

La conversation de Bolzano 1940 (CB)

Les braises 1942 (B)

Libération 1944 (LIB)

La sœur 1946 (LS)

Le miracle de San Gennaro 1950 (LM)

Paix à Ithaque! 1952 (PI)

Mémoires de Hongrie 1972 (MH)

Métamorphoses d’un mariage 1980 (MM)

Demander à Marai

Chacun possédait toujours une bibliothèque, mais rares étaient ceux

qui y cherchaient une Réponse: ce qu’on demandait à présent,

c’étaient des connaissances précises, des moments de distraction,

quelque surprise, un choc ou un scandale

(MH)

Mais, vois-tu, tu ne peux rien recevoir des livres si, en échange,

tu ne leur donnes pas une part de ton âme.

(MM)

Celui-là a ceci de bien que, mort comme tant de grands autres, il en dépasse beaucoup du côté du désert – certes relatif. Imbécile et vivant, j’ignorais Marai. Une fois lu, on voit que son désert (à la notoriété tout aussi relative: c’est un autre hongrois, Nobel de littérature en 2002, qui le nomme souvent en écrivant probablement d’après lui) se moque assez de reconnaissance. D’abord parce qu’il est de ceux qui ont vécu, jeune et longtemps, de leur plume: des années trente aux années quatre-vingt. Ensuite parce qu’à le lire c’est lui qui non seulement nous reconnaît mais nous prend ici et maintenant, là même où nous nous croyons seuls “de notre temps”, tout brillants de et désarmés par l’actualité. Enfin parce que cette écriture reconnaissante parvient, avec sa traduction, jusqu’à cette rareté d’œuvre enveloppant bien plus que le maigre désert et ses grasses oasis : monde entier et sens commun, qu’on ne dit encore aujourd’hui qu’avec mille craintes et tremblements de les avoir perdus.

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